On peut parler aujourd’hui de fièvre patriotique rouge et blanche en Croatie, histoire de fêter le retour de la sélection croate et de son exploit dans ce mondial qui s’est terminé le 15 juillet à Moscou. C’est en effet une foule en liesse qui accueille en héros ses vice-champions du monde, le 16 juillet 2017 à Zagreb. Tout un peuple qui se rassemble autour de cet événement historique, dans une ville en rouge et blanc saisie de fièvre patriotique. Zagreb, en liesse, a en effet accueilli lundi en héros ses vice-champions du monde, battus en finale du Mondial-2018 par la France, mais ayant assumé tout le long du tournoi un rôle d’épouvantail de la compétition qui est tout à leur honneur.
Un retour des Croates fêté dignement
Si on en croit les sources de la police, ce ne sont pas moins de 550 000 personnes qui sont venues acclamer leurs héros. Ce qui représente quand même une incroyable proportion de 10 à 15% de la population du pays. Une foule immense et enjouée qui est venue féliciter comme il se doit leurs joueurs à Zagreb, entre l’aéroport et le centre. Bien évidement, cette marrée humaine a provoqué quelques ralentissements dans le programme du retour des joueurs et il aura donc fallu cinq heures au bus à impériale, où avaient pris place les « Vatreni » ( que l’on peut traduire par Flamboyants), pour se frayer difficilement un chemin dans une foule vraiment dense, de l’aéroport à la place Jelacic. On peut dire qu’à ce jour, cela ne s’était encore jamais vu en Croatie, sauf peut-être en 1994 alors que le pape avait décidé de donner une messe dans ce pays où quasiment neuf habitants sur dix se disent catholiques. La sélection croate a fait si fort pour son retour, que même le général Ante Gotovina, considéré par ses compatriotes comme un héros de la guerre d’indépendance contre les forces serbes (1991-95), n’avait pas réuni autant de monde à son retour en 2012, suite à son acquittement par le Tribunal pénal international de l’ex-Yougoslavie !
Un retour triomphal au pays
Luka Modric s’adressera à la foule, qui s’était massée depuis la mi-journée sur la place centrale : « Merci Croatie ! Merci Croatie! Nous avons atteint notre rêve », alors que l’entraîneur Zlatko Dalic ajoutera de son côté : « On a joué en Russie pour vous tous. Pour toute la Croatie.
Pour tous les Croates de Bosnie-Herzégovine, de la diaspora, ainsi que pour nos vétérans, car sans eux on n’aurait pas ce damier. La Croatie avant tout ! ». S’en suivra l’hymne national puis les joueurs et supporters ont entonné ensemble « Moja domovina » (« Ma patrie »), une chanson patriotique très populaire dans les années 1990. C’est une foule en délire qui se tiendra prête à recevoir ses héros nationaux. Alors qu’ils étaient en train d’atterrir en début d’après-midi, escortés depuis l’entrée dans l’espace aérien de deux Mig-21 de l’armée de l’air, c’est devant une liesse qui scandait des « Joue ma Croatie ! Quand je te vois mon coeur s’enflamme ! » ou encore des « Que les coeurs flamboyants battent plus fort ! », drapeaux au vent et maillots à damier rouge et blanc bien voyants, que la sélection a débarqué. Une foule qui criera quand elle apercevra sur les écrans l’avion roulant doucement sur le tarmac, avec un « Bravo Vatreni ! » écrit sur le fuselage. Un avion qui passera alors doucement sous un arc d’eau lancé par les pompiers de l’aéroport Franjo-Tudjman, un peu comme en France pour l’accueil des Bleus à Roissy. Une foule qui exultera ensuite lorsqu’elle apercevra le capitaine de la sélection apparaître en haut de la passerelle.
Tout un peuple derrière son équipe
On pouvait alors retrouver des drapeaux géants accrochés sur les beaux immeubles de style austro-hongrois de la place. Tout le monde était présent sur place. C’est tout un peuple qui est venu dire sa fierté. Des bannières en tout genre flottaient parmi la foule, avec des inscriptions élogieuses comme « Nous sommes peu nombreux, mais nous avons cru et cela suffit » ou encore « C’est comme ça qu’on aime la Croatie. ». Des commerçants ont fermé boutiques et on retrouvera même parmi les milliers de supporters venus accueillir leurs joueurs, un médecin qui déclarera dans la presse : « J’ai décidé de fermer mon cabinet aujourd’hui pour accueillir nos héros. J’ai mis un panneau indiquant que ce 16 juillet 2016, le cabinet était fermé pour nos Vatreni. ». C’est un épisode incroyable de son histoire que vient de vivre la Croatie. Tout le monde souhaitait profiter de cet événement et être présent à Zagreb pour saluer leurs gars lundi 16 juillet qui, selon certains, sont des jeunes gens dont on parlera encore de leur exploit dans 100 ans… Rendez-vous en 2022 au Qatar, pour voir si la Croatie aura conservé cet esprit de victoire, ces valeurs et enfin ce statut de gagnant, même s’il n’est arrivé que second au Championnat du monde de football en Russie le 15 juillet 2018, derrière une France qui n’a pas eu peur de cette petite équipe devenue grande et que l’on appelait parfois « l ‘épouvantail du mondial ».